Cougar au gorille ? (Défi du samedi n° 891)




Ah que nenni,
Amie grenouille !

Jamais ne crus
Cette infinie
Carabistouille
D'une princesse ni-
Guedouille
Qui, pour vaincre ses insomnies,
Se piqua l' doigt
Sur sa quenouille !

Cent ans,
Paraît-il,
Dormit-elle !

Sans que rien
Ne changeât
En elle ?

Pas un seul cheveu
N'eût blanchi ?

Elle fût restée
De sa blondeur
Perrault-xydée ?

Les lèvres toujours purpurines
Et les rondeurs bien affirmées
Comme affermies ?

Les inventions de ce poète
Serpentent au doux nom de sornettes !




Ah que nenni,
Amie grenouille !

Sous son matelas
Il n'y avait pas
Une boîte de ratatouille
Ni même un humble petit pois,
Pas de boîtier transhumaniste
Qui préservât la joliesse
De son Altesse,
Qui maintînt
Son joli teint
Et conservât son apparence
D'icône de l'adolescence 
Pour qu'un amant,
La réveillant,
Criât au génie! *

* Je crois que mon amour du subjonctif m'a fait rater ici un calembour de 1er choix !

Le prince qui passa par là
La débroussailleuse avec soin
Fut consterné de ce tableau.

- Que font tous ces gens endormis
En cette superbe demeure ?
Et ce vieux tromblon décrépit,
Quasi hideux,
Rêve-t-il d'être à son affaire
Auprès de moy ?

Qui croit que je vais embrasser
Cette vieillarde trépassée ?



Il s'app’lait Ludwig II
Et créchait en Bavière.
Lors, il y retourna.

Cruel fut le hasard
Pour la dame cougar :
C'était un solitaire
Que l'amour laissait froid.

Ouvrant l'oeil à demi,
Constatant le mépris,
La princesse comprit
Qu'un siècle avait passé
Et qu'aux plus belles de ses choses,
Le temps avait fait un affront.

- Bah ! soupira la centenaire,
Qu'on pût encore me désirer,
Ce serait extraordinaire
Et pour tout dire inespéré !

Ell' s'retourna de l'autr' côté
Et s' rendormit pour cent années.

***

Sinon, amie grenouille,
T'as de beaux yeux, tu sais ?

- Embrassez-moi !







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