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Affichage des articles du juillet, 2024

L'ÉTÉ MEURTRIER

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Lorsque les frères Montecciari descendaient sur la place, sur le coup de six heures, faire leur partie de pétanque, c’était à chaque fois comme si le village engourdi par le chant des cigales se réveillait d’une trop longue sieste estivale. Des volets s’ouvraient, des gens sortaient de chez eux et venaient s’agglutiner à l’ombre des platanes, les caquetages des commères reprenaient mais c’étaient surtout les porteurs de gapettes et de marcels, les individus de sexe masculin qui venaient assister à la joute boulistique. Ce n’était pas parce que Pin-Pon, Mickey ou Bou-Bou jouaient comme des chefs qu’on prenait une heure de son temps pour suivre les évolutions de huit boules et d’un cochonnet sur le gravier. C’est surtout que le garagiste-pompier, l’aîné, Florimond, qu'on surnommait Pin-Pon, venait de se marier avec Celle-là, une estrangère de vingt ans d’âge, jolie comme un coeur, le coeur sur la main et qui faisait copain comme cochon avec tous et toutes, même avec Mademoiselle Die

UNE ARDOISE MONS-TRUEUSE !

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  Pour que je me tienne sage comme une image, c’est très simple. Je suis comme les enfants des écoles de jadis, je fonctionne à la satisfaction. Un bon point, un bon point, un bon point, une image et je suis content.   Tous les étés mon oncle Walrus m’en offre une à la fin de la semaine. Celle-ci, j’ai mis du temps à la contempler et puis, comme tous les bons élèves curieux de tout, je me suis demandé : « Où c’que c’est donc c’est-y qu’il y a de si jolis clochers ? »   Les premiers résultats de M. Google-Images m’ont mené chez M. G. F., mêtreur [sic]-prescripteur dont le profil sur Linkedin.com est orné d’un avatar en 3 D très sérieux voire inquiétant et d’une photo d’un centre de radiologie voisin d’un cabinet de cardiologie ORL. De quoi s’occupe-t-on, dans la cardiologie ORL ? Uniquement des oreillettes, pas des ventricules ?     Étant quelque peu iatrophobe, j’ai rebroussé chemin et j’ai repris l’enquête d’identification du clocher à zéro. J’ai redessiné grâce à un calque sur mon lo

Pas encore tout à fait amnésique. 12, Les Barbus

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Mais pourquoi tant de haine dans un monde déjà si cruel ? Si «  le premier est un marin , toujours le verre à la main, la bouteille sur la table » je conçois qu’on le traite de misérable et qu’on ne désire pas lui accorder sa main. Mais le deuxième « qui est un barbu, par-devant et par derrière », ne fait rien que laisser parler la nature. Il se trouve d’aventure que le poil naturellement pousse au menton du garçon. Que les lames Gilette n’existaient pas à l’époque de l’homme de Cro-Magnon . Que le rasage n’est pas obligatoire. Que faire ? demandait le barbichu Lénine (Vladimir Il’itch Oulianov) : à la lecture de Marcel Proust certains se rasent, d’autres pas. Cette liberté dans le vague à la lame nous a valu finalement, au fil de l’Histoire et au retour de notre escapade à La Flèche, un beau bistrot-mémoire sur le thème des barbus célèbres. Il y a bien sûr, côté musique, « ce roi barbu qui s’avance, bu qui s’avance » et ce n’est pas de Carlos ou des ZZ Top que je parle mais d’Ag