Depuis plus de quarante ans que je fréquente la Bretagne, le marqueur ultime de l'automne est pour moi la foire teillouse de Redon. C'est une foire aux marrons, en fait aux châtaignes, enrobée de concours de chants, de sonneurs (les joueurs de biniou et bombarde du genre d'Assurancetourix), de coups de cidre ou de bière à la taverne des marins et dans les bars, de concerts ici et là, de festou-noz etc. On appelle cela aussi la Bogue.
C'est d'abord un rendez-vous familial annuel et j'ai pris l'habitude d'aller présenter, au grenier à sel local où se déroule une scène ouverte nommée "Apéros poétiques", mon travail de poète-chansonnier.
On m'attend au tournant là-bas parce que, comme je l'ai fait ici souvent, j'amène des choses déjantées ou drolatiques.
Cette année, je vais leur faire une farce. Une farce au 36e degré. Je vais leur chanter "Pensées des morts", un poème d'Alphonse de Lamartine mis en musique par Georges Brassens. C'est drôle, non ?
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