Cette semaine, mes gribouillis sont terriblement à la peine !
Comment parler de bigoudis sans évoquer les Bigoudènes
Qui portent bien haut sur la tête un de ces objets-phénomènes ?
Elles sont des bijoux de prix, elles ont des minois de reine,
Elles viennent de Bénodet, de Spézet ou de Pont-Aven
Mais jamais de ce Missouri où ne sont que demi-sirènes.
C’est toujours coup de grisou pris en pleine face qu’elles amènent,
Comme acier froid de bistouri quand on est face à Miss Touraine
Car tant de beauté inouïe vous sonne, ébaubi sous Big Ben.
Qu’elles dansent ou qu’elles défilent, à Carhaix, Lannion ou à Rennes,
C’est éclat de bijouterie dans une ville souterraine,
C’est Venise sur pilotis avec l’âme encore plus sereine
Si n’étaient ces biniouseries qui vous bombardent d'acouphènes
On les suivrait à Biribi, Chicoutimi, Larmor-Baden
Pour admirer leurs broderies sur robe en velours noir d’ébène
Mais on connaît cette infâmie, cette horrible calembredaine :
Elles ont pour leur bon ami les yeux qu’avait jadis Chimène
Et pour le photographe épris elles n’ont que dédain suprême.
Ah ! Bigoudène à bigoudi ! Telle est ma braise, à l’aise même
Ou à Brest-même que – n’en déplaise à Paul Verlaine -
Sans souci de rime ou de rythme
Je le redis que je vous aime
Et je termine à la façon de Guy Brouty *
« La femme n’en fait met qu’à sa tête »
Et je la boucle.
* verbicruciste pour le journal Télérama pendant de longues années.
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