Un soir de grand tonnerre mon imprimante est morte.
Elle avait jeté l’encre dans tous les ports du monde.
Souple de caractère, policée, régulière,
Elle a brossé pour moi de jolis paysages
Et dressé les portraits des marins irascibles
Et bien souvent bourrés que je lui demandais.
Comme un arbre en automne
Elle s’est éteinte feuille à feuille
Et s’est traitée en continu de triple buse
De s’aligner sur un destin si prévisible.
Contre l’adversité, recta, elle versa,
Tombant d’Haute-en-Couleur au caniveau de gris
Mais, le réservoir plein et mise sur la touche,
La machine a tiré sa dernière cartouche
Et puis elle a perdu concyance
Et fait de ses ramages un tas
Jaune primaire de borborygmes.
J’espère qu’en arrivant là-haut,
Dans l’Eden des périphériques,
Elle fera bonne impression
Et que la file d’attente ne sera pas trop longue.
Moi, je la remercie encore
Pour ses bons et loyaux services
De compagne exemplaire.
Signé : Charles-Henri de Traitement de Texte, pilote de logorallye

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