Si les trois premiers vers sont de Bernard Dimey le quatrième est une plaisanterie, une zwanze d'un non-Bruxellois.
Mais qu'est-ce que ça veut dire, maintenant que nous vivons dans le village mondial, un gentilé comme "Bruxellois" ? Qu'il n'y a plus d'universel ? Qu'il y a un humour juif new-yorkais, des cafougnettes ch'ties, des Pagnolades provençales, des zwanzes ? Que le nombril du monde est à Pougne-Hérisson, en Vendée ? Que nous sommes condamnés à agir ou réagir localement face aux horreurs de ce monde ? Ce n'est plus l'Homme qui rit ? C’est un imbécile heureux qui est né quelque part ?
Je connais trop peu la Belgique pour savoir ce que représente réellement ce concept de zwanze mais j'imagine très bien que la présence constante du Manneken-Pis dans la capitale des institutions européennes relève certainement de cet esprit, de cette vision des choses ou attitude-là.
Eh bien sortons-en, non sans évoquer une autre chanson de Jacques Brel, "Les Bourgeois" ! Car ils ont grandi, Quick et Flupke ! Si le premier est devenu célèbre avec sa chaîne de magasins où l'on vend des burgers, le deuxième semble s’être perdu dans l'anonymat des adultes qui font leurs petites affaires avec leur petite auto. En fait pas du tout ! Le deuxième « crapuleux de ma strotje » continue de jouer les plaisantins mais, maintenant, dans le domaine de la littérature. Il est devenu écrivain et s'est fait connaître sous le nom de Julio Cortazar.
Je vous livre son mode d'emploi :
A sa façon, ce livre est plusieurs livres mais en particulier deux livres. Le lecteur est invité à choisir entre les deux possibilités suivantes :
Le premier livre se lit comme se lisent les livres d’habitude et il finit au chapitre 56, là où trois jolies petites étoiles équivalent au mot « fin ». Après quoi le lecteur peut laisser tomber sans remords ce qui suit.
Le deuxième livre se lit en commençant au chapitre 73 et en continuant la lecture dans l’ordre indiqué à la fin de chaque chapitre. En cas d’incertitude ou d’oubli, il suffira de consulter la liste ci-dessous.
- 73 - 1 - 2 -116 - 3 - 84 - 4 - 71 - 5 - 81 - 74 - 6 - 7 - 8 - 93 - 68 - 9 - 104 - 10 - 65 - 11 - 136 - 12 - 106 - 13 - 115 - 14 - 114 - 117 - 15 - 120 - 16 - 137 - 17 - 97 - 18 - 153 - 19 - 90 - 20 - 126 - 21 - 79 - 22 - 62 - 23 - 124 - 128 - 24 - 134 - 25 - 141 - 60 - 26 - 109 - 27 - 28 - 130 - 151- 152 - 143 - 100 - 76 - 101 - 144 - 92 - 103 - 108 - 64 - 155 - 123 - 145 - 122 - 112 - 154 - 85 - 150 - 95 - 146 - 29 - 107 - 113 - 30 - 57 - 70 - 147 - 31 - 32 - 132 - 61 - 33 - 67 - 83 - 142 - 34 - 87 - 105 - 96 - 94 - 91 - 82 - 99 - 35 - 121 - 36 - 37 - 98 - 38 - 39 - 86 - 78 - 40 - 59 - 41 - 48 - 42 - 75 - 43 - 125 - 44 - 102 - 45 - 80 - 46 - 47 - 110 - 48 - 111 - 49 - 118 - 50 - 119 - 51 - 69 - 52 - 89 - 53 - 66 - 149 - 54 - 129 - 139 - 133 - 140 - 138 - 127 - 56 - 135 - 63 - 88 - 72 - 77 - 131 - 58 - 131
Je suis admiratif de cette plaisanterie structurelle ou structuraliste. J’ai quand même un regret. La prose de Julio Pfluke est très poétique, très mystérieuse, envoûtante même, mais à part le chapitre 23 où le personnage principal raccompagne chez elle une Castafiore de banlieue tout le reste du bouquin est assez intello et, parfois, horriblement chiant !
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