Pas encore tout à fait amnésique. 18, Les Chiens (Défi du samedi n° 879)


Les gens qui ne se souviennent pas du prénom d’Alzheimer – Alois, tu parles d’un blase ! – n’ont pas à se poser cette question qui me taraude à chaque fois que j’ajoute un chapitre à cette entreprise quasi pérecquienne du bistrot-mémoire thématique : mais pourquoi est-ce que je retiens tout ça ? Ça ne sert absolument à rien !

Par exemple que le chien de l’oncle Walrus soit une chienne, s’appelle Câline et soit de race Jackie Russell, je ne peux même pas le placer dans une conversation par ici. Les Bretons que je fréquente se fichent pas mal de ce que j’aie de la famille virtuelle en Belgique, de ce que, ancien latiniste, je sache traduite l’expression « Cave canem » et du fait que j’ai passé mon enfance à lire chaque semaine « Vaillant le journal de Pif » le chien.

Que, dans ce chenil « quasi communiste », j’ai pris plaisir à découvrir le Gai-Luron de Gotlib, Pifou le fils de Pif qui ne s’exprimait qu’avec « Glop ! », « Glop glop ! » et « Pas glop ! », que Raymond Mas ait pris son autonomie pour faire vivre à ce personnage sans langage des conflits avec l’infâme Brutos dans des pages autonomes, qui s’en soucie ?



« Tout ça intéresse tout ça ! » me répond-on de la rivière Kwaï, Kwaï, Kwaï, onomatopée qui signifie qu’on a marché sur la lune et sur la queue du chien.

De fait, cette pop-culture là n’a plus cours. Toutes les choses ont une fin, sauf les saucisses qui en ont deux et si tu attaches ton chien avec, des saucisses, c’est beau, superbe et généreux mais ne t’étonne pas s’il part divaguer au parc des Carmes à La Flèche !


Les saucisses ont deux bouts et les spaghetti aussi. Si un même spaghetti tombe dans la gueule d’une belle et d’un clochard, pas de doute on est bien chez Walt Disney dans le film homonyme. Si tu trouves 101 dalmatiens dans ton séjour ou quatre bassets pour un danois, c’est la même punition-diagnostic !

Que serait Tintin sans Milou ? Que feraient Astérix et Obélix sans Idéfix qui les sort de la pyramide-tombeau dans « Astérix et Cléopâtre » ? Certes, Lucky Luke peut se passer de Rantanplan mais il manquerait quand même quelque chose dans l’histoire s’il n’était pas là, non ?

Le chien du Club des cinq d’Enid Blyton s’appelle Dagobert. Et comment dans l’original anglais ? Ils ont eu des rois fainéants aussi, les British ?

Le chien de « Sans famille » d’Hector Malot s’appelait Capi.

Je me souviens de « Youhou Rintintin ! », du caporal Rusty et du sergent O’Hara.


Je me souviens de « Non mais ! Oh ! Dis ! » envoyés au chien qui pisse sur le pot de fleurs en ouverture des émissions des Deschiens.


Je me souviens que le fox-terrier blanc de Nora dans « M. et Mme Détective » s’appelait Asta.


J’ai eu la trouille comme tout le monde en lisant « Le Chien des Baskerville » de Conan Doyle. J’ai eu droit au feuilleton « Belle et Sébastien » (d’après Cécile Aubry avec son fils Mehdi) avant que ça ne devienne un duo musical dont je n’ai jamais rien écouté.

Plus tard j’ai emmené mes enfants au cinéma « Le Palace » voir « Beethoven ». Ils ont ri, moi pas vraiment, je préfère l’arrivée du 3e mouvement dans le concerto de piano n° 4 (c'est à 25 ').

Dans la vraie vie le chien noir de mon grand-père s’appelait Micky, je ne l’ai pas connu et on a perdu la photo prise sur le seuil de la maison. Celui de ma grand-mère s’appelait Charlie, celui de mes beaux-parents Plouc et celui de mon frère Nobody. Celui de Mitterrand s’appelait Baltique. Ça nous fait bien des bosses et des belles jambes, tout ça !

On m’a raconté l’histoire de quelqu’un qui avait appelé son chien Sarkozy pour avoir le plaisir de pouvoir lancer parfois :« Sarkozy ! Au pied ! »

Je me souviens de « Combien pour ce chien dans la vitrine ? » de Line Renaud, d’« Azor » d’Arletty, de « Dites-moi ma mère pourquoi les chiens dans la rue se montent dessus », du chien devant le gramophone de « La Voix de son maître », de « Hey Bulldog » des Beatles. Clifford Simak a écrit « Demain les chiens ». Le chien de Jean de Nivelle se carapate quand on l’appelle. Les Saint-Bernard ont un tonneau de rhum accroché sous le menton. Mon partenaire musical dans le duo « Les Am’nez zique » s’appelle Monsieur Le Bichon. Jacques Bodoin donnait l’accent anglais à Pollux dans « Le Manège enchanté ».

J’ai failli oublier Boule et Bill, Cubitus, Pluto, Roquet Belles oreilles, Kador et Petit caniche qui n’est pas un chien mais le compagnon indien de Chick Bill de Tibet. Je n’ai toujours pas retrouvé la Mirza de Nino Ferrer et je passe sous silence ma passion pour Snoopy de Charles M. Schulz qui m’a valu d’être surnommé ainsi un temps par une douce jeune fille disparue aujourd’hui dans les limbes.

Voilà, j’ai posé ma balise Argos, je me sens « heureux qui comme Ulysse » mais mon voyage n’est pas fini : bon été à tout le monde ! Le conseil de la semaine sera : « Mangez sain, n’abusez pas du hot-dog, même s’il fait un temps de chien ! ».




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